Ce que je n’ai pas dit à propos de l’entrée de Félix-Antoine à l’école
- Édith Lacroix

 - 14 sept.
 - 2 min de lecture
 

Félix-Antoine a douze ans. Cette année, il entre au secondaire. Oui, oui ! Je devrais certainement être en train d’afficher ma fierté, de partager des photos devant l’école avec mon grand garçon qui a fini son primaire, diplôme en main. Mais… non. Ce n’est pas pour nous tout ça. À la place, je pleure un peu de l’intérieur. Je devrais savourer cet instant, être fière de voir mon « grand » qui entre au secondaire. Et mon fils devrait, lui aussi, être en train d’avoir un peu peur – sans le dire – d’y entrer. Mais ce n’est pas arrivé. Et ça n’arrivera pas. On habite un sur une autre planète.
Oui, mon fils a bel et bien fini son primaire (bravo fiston !). En juin, il terminait sa sixième année dans une merveilleuse école sertie d’un programme particulier et adapté à ses besoins (merci à tout le personnel de l’école John-F. Kennedy à Beaconsfield !). Ce que je ne vous ai pas dit, c’est qu’au lieu d’entrer au secondaire cette année, on lui a fait doubler sa sixième année.
Mais pourquoi diable le faire doubler une année qu’il n’a même pas passée ou échouée (un programme adapté je vous disais, comme le bulletin d’ailleurs) ? Raison simple. Pour lui permettre d’aller encore au service de garde de son école primaire de son quartier. Car puisqu’il a 12 ans maintenant, il est au secondaire. L’école du quartier est une école primaire. Donc, plus de service de garde pour les enfants du secondaire. Sauf… sauf que mon Félix-Antoine est le même que l’an passé (ou presque). Et dit plus dramatiquement, il est encore plus de niveau primaire qu’un vrai niveau primaire. Et nous, on a encore besoin et le désir qu’il aille au service de garde de son école de quartier, car non, il ne peut pas revenir seul de l’école. Même à 12 ans. Alors, comme notre système n’est pas adapté, lui, aux enfants à besoins particuliers, Félix-Antoine restera au primaire pour encore une année. C’est ça l’entourloupette qu’on a trouvée pour contourner des règles logiques qui deviennent non logiques quand vous habitez sur notre planète.
Anyways, je n’en suis pas à une adaptation près. L’important, c’est que mon fils continue d’aller à l’école pour avoir une stimulation cognitive et sociale. Puis honnêtement, j’ai d’autres soucis à gérer… vu la dégradation de son état, je ne suis pas certaine qu’il pourra continuer longtemps à aller à ses deux écoles actuelles… Anyways… Ça, c’est une autre histoire.
Bonne année scolaire mon grand petit ! Et merci à toutes les belles personnes qui prennent si bien soin de toi !



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