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Mon pari insulaire

  • Photo du rédacteur: Édith Lacroix
    Édith Lacroix
  • 29 août
  • 2 min de lecture

En avril dernier, à la sortie d’un rendez-vous en neurologie, j’ai cliqué sur « Réserver ». Les maisons de vacances sur le bord du fleuve partent rapidement et j’en zyeutais une depuis quelques jours déjà. Toutefois, son prix me poussait à continuer à regarder, à magasiner. Mais après avoir reçu comme message un peu « dramatique » de la neurologue que ce serait peut-être le dernier bel été de Félix-Antoine, je n’ai pas hésité. Motivée par l’urgence, je n’ai pas vérifié avec personne et j’ai sorti la carte de crédit. Chick et chick. J’ai fait le pari de nous réserver une semaine de vacances à l’Isle-aux-Coudres sur le bord de notre cher fleuve. Puis, j’en ai parlé au papa de Félix-Antoine, et j’ai invité ses grands-parents car je savais qu’ils avaient le goût d’y retourner.

 


En avril dernier, quand j’ai cliqué « Réserver », j’étais loin de me douter que quand viendrait le temps des vacances, on y irait avec la chaise roulante de Félix-Antoine. Je ne pensais pas qu’il ne serait pas capable de marcher sur la grève avec moi et regarder la vie dans les eaux de marelle. Qu’une nouvelle hospitalisation serait sans doute nécessaire pour faire d’autres examens et tester d’autres médications et pourrait compromettre cette petite semaine. Mais vous savez quoi ? On y est allés à l’Isle-aux-Coudres et surtout, a eu un beau séjour. Six jours à regarder, par les fenêtres de la maison de vacances, monter et descendre l’eau du fleuve au gré des marées. Six jours à profiter de la présence et de l’amour des grands-parents Lacroix. Six jours à manger et vivre ailleurs que dans notre chez-soi. Nous avons vu de magnifiques paysages, visité une ferme d’alpagas, mangé un pâté croche, une poutine avec du fromage Migneron, des brioches, une soupe aux gourganes, visité une cidrerie, une fromagerie, une chocolaterie. Nous avons joué aux cartes, goûté à des bières locales, bu des rhums et coke, senti le vent dans nos cheveux, célébré les 60 ans de rencontre de mes parents (!), pris le traversier. Vu et vécu la mer. Nous n’avons malheureusement pas eu de sourire de Félix-Antoine, avons encore côtoyé ses crises de mouvements continus (sans toutefois avoir de grosse crise de spasmes), mais nous avons eu des vacances. Une pause dans notre vie mouvementée, routinière et isolée. J’ai gagné mon pari. Mon pari insulaire.



 
 
 

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