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  • Photo du rédacteurÉdith Lacroix

Mon fils n’est pas une maladie


Mon fils n’est pas une maladie

Il ne se définit pas par elle

Le syndrome de Hunter n’est pas SA maladie non plus

Il en est seulement atteint

Même si elle fait partie de lui

Elle n’en est qu’une partie


Non, le syndrome de Hunter n’est pas sa maladie

Il ne se l’appropriera jamais

Même s’il est diminué par elle

Il est beaucoup plus qu’elle


Ok maman

alors rappelles-toi en

quand le sommeil, pour ton fils, ne vient pas

quand son sommeil ne dure pas

quand tu fatigues et t’impatientes

rappelle-toi que c’est lui

certes

mais pas que lui, aussi


Mon fils n’est pas une maladie.

Encore moins un sujet de recherche

Quand des nouveaux résultats sont présentés

Il est faux d’assumer

Qu’il n’y a rien de surprenant

Qu’on s’attendait à ce constat

Que rien ne semble encore trop important

C’EST DE MON FILS DONT IL S’AGIT

Toute sentence sera la pire


En dégénérescence, tout devient surprenant

Rien ne devrait être attendu

ni même paraître normal

Ce sera toujours du jamais vu

Tout est important.

Croyez-moi.

TOUT.

Car sur ce relevé médical

Il y a plus qu’un numéro de dossier

Ce tracé révèle davantage qu’un corps

Il cache mon cœur qui prend la décharge à chaque fois

Il éponge mes larmes devant cet autre faux pas

Il contient sa vie que l’on met en suspens


Non, mon fils n’est pas une maladie.

Et non plus un sujet de recherche


Ok maman

alors rappelles-toi en

quand arrivera le temps

d’enrôler ta chère pupille

dans une étude clinique

tu y verras sûrement un remède

la guérison tant souhaitée

ils y verront des données

un potentiel à commercialiser

rappelle-toi d’y aller quand même à fond

et de toujours leur rappeler son prénom

puisqu’il faut tenter l’impossible

rejeter la fatalité

transformer la science en miracle


Mon fils n’est pas une maladie

Ni moi sa thérapie

La vie, la maladie : un paradoxe infini.

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